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Démo de Wooclap en direct jeudi à 14h
08.07.2020 • 6 minutes
Après la crise sanitaire du printemps, difficile de savoir à quoi s’attendre pour la rentrée, aussi les équipes pédagogiques doivent-elles se préparer à toutes les éventualités. Pour les aider à y voir plus clair, l’ANSTIA(Association nationale des services Tice et audiovisuels de l’enseignement supérieur) a organisé, le 18 juin 2020, un webinar sur le sujet en partenariat avec Wooclap. Spécialistes de pédagogie, leurs invités, Chrystèle Gouy de l’université Jean Monnet de Saint-Etienne et Jean-François Van De Poël de l’université de Lausanne(Unil) donnent des pistes, entre incertitudes et opportunités. En particulier, ils dessinent les contours des différents scénarios envisageables. Avec l’idée que, dans tous les cas, la fermeture des établissements a changé la donne : la crise a accéléré la transformation numérique de l’enseignement supérieur il n’y a désormais pas de retour en arrière possible.
Woobinar organisé en juin 2020 avec Chrystèle Gouy Université Jean Monnet et de Jean-François Van De Poël de l’Université de Lausanne (UNIL)
Si elle n’apparaît pas, pour l’heure, comme l’hypothèse la plus probable, la possibilité d’un retour à la normale ne doit pas être écartée. Jean-François Van De Poël avance que c’est d’ailleurs « ce que souhaitent de nombreux enseignants ». Néanmoins, les intervenants du webinar soulignent que si les cours reprenaient en distanciel, la crise du printemps 2020 a modifié les pratiques. Chrystèle Gouy évoque ainsi du « présentiel enrichi par du numérique » dans le cadre, par exemple, de classes inversées : les étudiants seraient invités à travailler chez eux sur des ressources numériques, en amont des cours en présentiel, dédiés à l’échange et à la pratique.
C’est la manière la plus efficace pour appliquer des mesures de distanciation sociale. Cependant, pour faciliter la diffusion du cours d’un point de vue technique, l’Unil envisage que seul l’enseignant se rende à l’université : il bénéficie ainsi des équipements disponibles sur le campus, tandis que les étudiants suivent le cours de chez eux. De son côté, Chrystèle Gouy préconise d’avoir tout de même des « points de rencontre » au début et/ou à la fin de la formation pour garder un contact humain avec les étudiants. Elle insiste aussi sur l’importance de maintenir des interactions avec un outil comme Wooclap, utilisable aussi bien en présentiel qu’en distanciel : on peut s’en servir, explique-t-elle, pour faire un diagnostic lors d’une séance en amphi, puis pour lancer des quiz à distance.
Pour la majorité des participants au webinar, ce scénario semble aujourd’hui le plus plausible : 37 % d’entre eux envisagent une majorité de cours en présentiel tandis que 28% estiment que le distanciel sera prédominant. Les intervenants, quant à eux, constatent que les enseignements mixtes se développent dans les établissements, ce qui laisse aux professeurs une certaine marge de manœuvre puisque, comme le dit Chrystèle Gouy, « l’enseignant place le curseur où il veut ». Néanmoins, cette hybridation implique de repenser le temps et l’espace.
Il s’agit ici d’organiser des séances synchrones mais dans des espaces différents : une partie des étudiants assiste au cours de manière classique en venant à l’université, tandis que les autres se connectent depuis chez eux. Une possibilité consiste à prévoir des roulements entre plusieurs groupes d’élèves, de manière à ce que chacun suive le cours tantôt de chez lui, tantôt depuis la salle de cours. L’Unil a calculé que, pour respecter une distance d’un mètre et demi entre les étudiants, il lui faudrait répartir ceux-ci en trois groupes : chaque étudiant viendrait donc toutes les trois semaines sur le campus, ce qui permettrait de maintenir du lien social.
Dans cette perspective, Chrystèle Gouy met en avant le fait que Wooclap peut servir à faire le « lien entre ces espaces géographiquement séparés ». En effet, si l’étudiant est invité à répondre à des questions depuis son téléphone ou son ordinateur, peu importe qu’il soit en amphi ou chez lui. Résultat : « tout le monde travaille sur un même support, en même temps ». De même, Jean-François Van De Poël fait valoir les bienfaits d’une telle « coprésence », dans la mesure où poster une vidéo ou lancer un sondage Wooclap permet d’humaniser le cours et de soutenir la motivation.
Quand on parle d’enseignement à distance, « le réflexe normal du professeur, c’est de faire du live tout le temps, c’est-à-dire de transformer son cours classique en cours vidéo », constate Jean-François Van De Poël. Cependant, prévient-il, « l’étudiant ne peut pas faire que du live ! » C’est pourquoi le pédagogue recommande de se lancer dans des séances asynchrones qui laissent à l’étudiant la liberté de s’organiser. « Plus flexible, cette modalité permet aussi de contourner les problèmes techniques liés aux connexions Internet parfois lentes en journée », avance-t-il. Chrystèle Gouy observe également que s’il n’est pas utilisé en priorité, « l’enseignement asynchrone se développe ». L’un des défis consiste alors à recréer de l’interactivité et à susciter l’engagement des étudiants, comme permet notamment de le faire Wooclap.
Dans tous les cas, les intervenants du webinar insistent sur le fait que scénariser le cours est d’autant plus important que celui-ci a lieu, tout ou en partie, à distance. Ce qui pose la question de la compatibilité des outils. Concernant Wooclap, les quiz ou brainstorming peuvent s’intégrer dans Powerpoint ou Google Slide, de même qu’à l’inverse, l’enseignant peut déposer sa présentation de cours dans Wooclap. L’enseignant n’a ainsi à gérer qu’un seul support. Une telle simplicité permet de se concentrer sur la scénarisation pédagogique : « il faut avoir un temps pour chaque activité, rappelle Chrystèle Gouy. Par exemple, détaille-t-elle, l’enseignant peut faire du transmissif pur pour expliquer certaines notions, puis poser une question formative, avant de repartir sur du transmissif et enfin lancer une activité de réflexion collaborative ». Jean-François Van De Poël conseille également au professeur de « sectionner son cours, en identifiant les moments où des questions peuvent être posées : la temporalité est alors plus facile à gérer que si les questions arrivent au fil de l’eau car cela oblige l’enseignant à remonter tout le fil de discussion. Une segmentation claire aide à la gestion du temps et de l’espace », affirme-t-il.
En conclusion, les intervenants soulignent la nécessité d’anticiper la rentrée 2020. « Il est important de dépoussiérer la pédagogie pour la rendre plus flexible et s’adapter, avance Chrystèle Gouy, qui y voit également « un investissement pour l’avenir ». De son côté, Jean-François Van De Poël dévoile l’été actif prévu par l’Unil : 72 webinars d’une heure et demie vont être diffusés entre fin juin et début septembre, sur des thématiques comme concevoir son enseignement ou évaluer l’apprentissage à distance. Baptisés « labol », ces laboratoires en ligne visent à « apprendre aux enseignants à manipuler les outils qui vont leur servir à concevoir et diffuser leurs cours. Bien sûr, poursuit Jean-François van De Poël, il faut laisser la liberté académique aux enseignants qui souhaitent profiter cet été d’un repos bien mérité après cette période très demandeuse. Mais nous ne pouvons pas nous affranchir du fait de les préparer à la rentrée. C’est pourquoi, indique-t-il, nous mettons en place des solutions techniques pour permettre à toutes nos facultés d’avoir un cadre matériel et intellectuel de travail et de formation des enseignants. »
Auteur(e)
Julie Lemaire
Content Marketing Lead @Wooclap. Passionée par l'éducation, je me nourris de mots mais j'ai toujours soif d'apprendre ! Mon objectif du moment ? Apprendre à parlare italiano.
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