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19.01.2021 • 8 minutes
De l’impact immédiat aux implications à long terme : 4 articles pour explorer les effets de la pandémie sur l’expérience étudiante (Partie II)
L’expérience d’un étudiant est largement définie par l’équilibre entre le travail qu’il a à fournir pour ses études et ses loisirs. Maintenir cet équilibre relève du défi : chacun est préoccupé par ses résultats scolaires et chacun s’inquiète de ne pas avoir une vie sociale active.
Mais que se passe-t-il si cet équilibre est rompu ? Comment cela affecte-t-il les facteurs de stress habituels inhérents à l’expérience étudiante, comme la réussite scolaire et l’acceptation sociale ?
Pour nous aider à répondre à ces questions, nous avons à nouveau parlé à une jeune diplômée de la London School of Economics, que nous appellerons Kate, ainsi qu’à un jeune diplômé de Cambridge, désormais connu sous le nom de Leo (coïncidence ?).
Reprenons là où nous nous sommes arrêtés dans l’épisode précédent : les examens de fin d’année scolaire.
Kate se souvient que ses évaluations du trimestre d’été étaient « très inquiétantes, notamment parce que certaines dates d’examen avaient été avancées avec seulement un mois de préavis ». Comme Leo se le remémore, « il y avait beaucoup d’attente et d’incertitude sur ce qui allait se passer, ce qui était très stressant ».
Malheureusement, Kate et Leo ne font pas exception. Un sondage réalisé par la Fédération des étudiants francophones de Belgique (FEF) a montré que fin avril, à peine quelques semaines avant le début des examens, 70 % des étudiants n’avaient toujours pas reçu toutes les informations sur le déroulement de leurs examens.
En plus du mauvais timing, le format des examens a causé beaucoup de stress. Fin mai, peu avant le début de la session, un test à l’université de Louvain-la-Neuve (UCLouvain) a provoqué l’effondrement du système d’examen en ligne en raison du nombre d’étudiants qui s’y connectaient !
Le stress lié aux études, qui est causé par la pression et les préoccupations liées à la réussite, peut avoir un impact négatif sur les résultats scolaires, diminuer la motivation et même augmenter le risque de décrochage scolaire.
Dans une enquête menée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « 66 % des étudiants ont déclaré être stressés par de mauvaises notes », et « jusqu’à 37 % des étudiants ont déclaré se sentir très tendus lorsqu’ils étudient » (OCDE, 2017).
Cette même enquête indique également un lien évident entre l’augmentation du stress lié aux études et une détérioration du bien-être des étudiants, sans parler du stress lié aux problématiques du COVID-19.
Lorsque leurs cours ont été mis en ligne, Kate et Leo ont choisi de faire passer leur bien-être avant leurs études, même si Kate précise qu’il était difficile de savoir à quoi donner la priorité : « avec tous les changements apportés aux examens et la déception de vivre une fin d’année aussi chaotique, la dernière chose que je voulais faire était de commencer à réviser pour des examens que je ne comprenais pas. On me disait aussi de donner la priorité à ma santé mentale et je savais que c’était important. Cependant, le fait que j’étais maintenant coincée à la maison et que je ne pouvais pas tirer le meilleur parti des aspects sociaux de l’université signifiait également que je me sentais obligée d’utiliser ce temps pour travailler plus dur, et au moins finir mon Master en étant heureuse de mes résultats scolaires, ne pouvant pas profiter du reste ».
Kate n’était pas la seule. L’apprentissage en ligne, comme nous l’avons vu dans l’épisode précédent, s’est avéré difficile pour de nombreux étudiants. Une étude suisse a comparé les réseaux sociaux et la santé mentale des étudiants avant et pendant la crise du COVID-19, et a constaté que « les réseaux d’interaction et de co-étude étaient devenus plus rares et que davantage d’étudiants étudiaient seuls. En outre, les niveaux de stress, d’anxiété, de solitude et de symptômes dépressifs des étudiants ont empiré, par rapport aux mesures prises avant la crise. Les facteurs de stress sont passés de la peur de rater sa vie sociale aux inquiétudes concernant la santé, la famille, les amis et l’avenir ».
De même, une enquête menée aux États-Unis a fait état d’une « augmentation du stress et de l’anxiété due à l’épidémie de COVID-19 » chez la majorité des étudiants. Les facteurs de stress qui y ont contribué sont les suivants :
Malgré les efforts mondiaux, il semble que la pandémie de COVID-19 reste présente dans le futur à moyen terme. Cela signifie que les étudiants - en particulier dans l’enseignement supérieur - doivent être prêts à faire face à au moins plusieurs mois supplémentaires d’apprentissage à distance et en ligne. De plus, une fois la pandémie terminée, une partie de leurs cours pourrait encore avoir lieu en ligne.
C’est pourquoi il est d’autant plus important que les étudiants sachent comment gérer le stress, l’anxiété, le manque de motivation et le manque d’exercice physique dont beaucoup ont souffert tout au long de l’année passée et jusqu’en 2021.
Si la pandémie vous a rendu anxieux, solitaire ou déprimé, il est important d’en parler avec quelqu’un. Le simple fait de parler à un ami, un membre de sa famille, un tuteur ou un conseiller peut apporter un soulagement immédiat.
De nombreux établissements d’enseignement supérieur proposent de l’aide et des conseils en interne, réseau auquel les enseignants ou d’autres étudiants peuvent vous renseigner.
Enfin, le site soutien-etudiant.info recense « tous les soutiens psychologiques gratuits disponibles dans les 30 académies de France, ainsi qu’une liste de lignes d’écoute nationales » et donne des conseils pour s’occuper de son bien-être mental.
Au cours de l’année 2020, année riche en événements, les étudiants ont dû se préoccuper de bien d’autres choses que de leurs notes. L’expérience étudiante était marquée par le stress et l’incertitude financière pour certains, la solitude et le manque de motivation pour d’autres, et chacun s’inquiétait de sa santé et de celle de ses amis et de sa famille, en plus de ses résultats scolaires. Néanmoins, il y a - comme c’est souvent le cas, de l’espoir.
Malgré les nombreuses choses qui ont mal tourné dans l’éducation en 2020, de nombreuses écoles dans le monde ont découvert de nouvelles façons d’enseigner et d’apprendre. Une fois la pandémie terminée, les choses pourraient ou non redevenir ce qu’elles étaient, mais tout ce que nous avons appris pourra être appliqué pour améliorer l’éducation de tous les étudiants. À quoi cela ressemblera-t-il ?
C’est la question que nous nous poserons dans le prochain épisode de cette série.
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Auteur(e)
Gauthier Lebbe
Content Editor @Wooclap. Mon quotidien se compose d'écriture, d'apprentissage, et de jeux de mots. Sans les mâcher, j'ai toujours le dernier !
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