Augmentez l'impact des formations avec l'IA et les neurosciences
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27.11.2024 • null minute
Vous avez la capacité de jongler entre plusieurs tâches ? Vous pouvez enchaîner réunions en ligne, réponses aux emails ou visionnage de formations ?
Mauvaise nouvelle : votre cerveau n'est pas aussi performant que vous le pensez en mode multitâche. Dans un contexte où l'hyperconnectivité met à rude épreuve notre capacité d'attention, comprendre comment notre cerveau apprend est un atout de productivité et d’efficacité mais aussi de bien-être.
"L'hyperconnexion crée une fatigue intellectuelle et émotionnelle qui impacte directement notre capacité d'apprentissage", explique Marie Prevost, docteure en neurosciences et fondatrice de La Fabrique à Neurones.
Alors, quels mécanismes cérébraux entrent en jeu et quelles sont les solutions concrètes pour les professionnels de la formation face à l’hyperconnexion ? On vous explique.
Formation à l'ère de l'hyperconnexion, ce que les neurosciences nous apprennent
Revoir l'intégralité du webinaire avec Marie Prevost.
Première révélation : nous sommes tous "nuls" en multitâche. Notre cerveau n'est tout simplement pas conçu pour ça. Lorsque nous recevons plusieurs informations simultanément (un email, une notification LinkedIn, une photo de famille) notre cerveau ne les traite pas vraiment en parallèle. Il bascule rapidement d'une tâche à l'autre, créant une illusion d'efficacité.
"Chaque interruption nous fait perdre plusieurs minutes avant de retrouver notre concentration initiale", souligne Marie Prevost. "Non seulement nous perdons du temps, mais nous commettons plus d'erreurs et nous nous fatiguons beaucoup plus rapidement."
Marie Prevost, docteure en neurosciences et fondatrice de La Fabrique à Neurones
La potentialisation à long terme (LTP) est le mécanisme fondamental de l'apprentissage. Quand une connexion entre deux neurones (synapse) est stimulée suffisamment fort ou fréquemment, elle se renforce durablement. C'est ce qui permet la mémorisation à long terme.
Pour que ce phénomène se produise, notre cerveau a besoin de temps et d'attention soutenue. L'hyperconnexion, en fragmentant notre attention, perturbe ce processus essentiel.
Face à la diminution des capacités d'attention, le micro-learning apparaît souvent comme la solution idéale. Pourtant, les neurosciences nous invitent à la nuance. Si les formats courts sont excellents pour la consolidation des connaissances, ils ne conviennent pas à la phase cruciale de compréhension initiale.
"L'apprentissage se déroule en trois phases distinctes", explique Marie Prevost. "D'abord la compréhension, qui nécessite du temps et une attention soutenue. Ensuite l'ancrage, où la répétition joue un rôle clé. Enfin la consolidation, qui peut effectivement bénéficier du micro-learning."
Pour être efficace, le micro-learning doit donc être utilisé au bon moment du processus d'apprentissage. Il est particulièrement pertinent pour :
Un exemple populaire de service qui utilise le micro-learning, Duolingo. Si vous souhaitez vous améliorer dans une langue ou réviser, l’application est très efficace et engageante. Dans le cas d’un apprentissage où l’on part de zéro, il est moins adapté. La solution est une répétition sans fin des nouveaux concepts et nouvelles règles grammaticales, pas très intéressant et peu engageant.
“Il est essentiel de sensibiliser à la monotâche pendant la phase d'apprentissage. C'est seulement lorsque la compréhension d'un nouveau concept est bien intégrée par le cerveau que le micro-learning peut entrer en jeu. Il sera alors très efficace lors des phases de consolidation et de mémorisation.” - Marie Prevost
Marie Prevost, docteure en neurosciences et fondatrice de La Fabrique à Neurones
Comment alors concevoir des formations adaptées à l'ère de l'hyperconnexion ? La clé réside dans trois éléments fondamentaux.
1. L’attractivité cognitive : "Créez une attraction irrésistible", conseille Marie Prevost. Le plaisir active le circuit de la récompense, favorisant l’engagement et la mémorisation.
2. Un système de récompenses bien pensé : Quiz, badges ou classements ne sont pas que des gadgets : ils satisfont le besoin d’accomplissement, stimulant une motivation intrinsèque.
3. La puissance du collectif : Apprendre en groupe répond à un besoin fondamental de soutien et d’encouragement. "Une culture d’apprentissage collective renforce l’engagement", rappelle Marie Prevost.
L'enjeu pour les entreprises n'est donc pas seulement technologique : il est culturel. La solution à l'hyperconnexion ne réside pas uniquement dans l'adaptation des formats, mais dans la création d'un environnement propice à l'apprentissage.
"Une culture d'apprentissage efficace doit venir du sommet", insiste Marie Prevost. "Les managers doivent être exemplaires et mettre en place une politique qui combine incitations positives et reconnaissance du temps nécessaire à l'apprentissage."
Cette approche implique de :
À l'ère de l'hyperconnexion, la formation doit se réinventer, non pas en cédant à la fragmentation de l'attention, mais en créant les conditions d'un apprentissage véritablement efficace. Les neurosciences nous montrent que notre cerveau a besoin de temps, d'attention et de motivation pour apprendre durablement.
Les entreprises qui sauront créer un environnement respectueux de ces fondamentaux biologiques seront les mieux placées pour développer les compétences de leurs collaborateurs, même dans un monde hyperconnecté.
Pour approfondir ces questions, Marie Prevost recommande deux lectures :
Apprendre de Stanislas Dehaene et L'attention, ça s'apprend de Jean-Philippe Lachaux.
Formation à l'ère de l'hyperconnexion, ce que les neurosciences nous apprennent
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Auteur(e)
L'équipe Wooclap
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